
Depuis plus d’un siècle, LONGWY produit en France des émaux cernés au trait noir sur faïence. Cette technique délicate consiste à imprimer le décor en noir sur le biscuit brut, puis à remplir goutte à goutte chaque alvéole ainsi cerné avec un émail coloré. Cette technique manuelle est exécutée par un artisan chevronné. Elle était également notamment utilisée au XIXe siècle à Bordeaux et GIEN.
La forme de la pièce est créée par des stylistes ou des sculpteurs. Un modèle en plâtre est alors réalisé par l'atelier de modelage.
Ce modèle, une fois moulé, génère un plâtre creux, dans lequel on coule la barbotine (mélange de kaolin, d’argile et d’eau). Celle-ci est spécialement conçue selon les besoins des Émaux de LONGWY par un atelier spécialisé à LIMOGES.
Le plâtre, avide d’eau, aspire le liquide de la barbotine en contact avec sa surface : une croûte se forme le long de ses parois. Dès que l’épaisseur de la croûte atteint 7 à 8 mm on le retourne, vidant le trop-plein de barbotine encore à l’intérieur.
La pièce sèche alors dans le plâtre pendant 4 à 5 heures, puis est démoulée et laissée à l’air libre pendant 24 heures. Les racheveurs ébarbent les plans de joint et lui donnent un aspect lisse en la frottant à l’éponge.
La pièce, cuite à 1 050 °C pendant une nuit, devient le biscuit.
Le biscuit est ensuite imprimé soit à la main, soit au calque d’un trait d’encre noire qui souligne le décor de la pièce.
Chaque alvéole cerné par le trait est alors rempli manuellement d’émail coloré en utilisant une technique de goutte à goutte. La goutte d’émail séchant presque immédiatement au contact du biscuit poreux, il est impossible de « peindre » cette pièce, d’où la technique qui consiste à déposer une goutte d’émail coloré à côté d’une autre jusqu’au remplissage total de l’alvéole. Les faïenceries de LONGWY utilisent exclusivement leurs propres couleurs qu’ils créent à partir d’oxydes dans leur laboratoire spécialisé.
Les décoratrices utilisent deux outils pour décorer les pièces : le pinceau ou le bâton de bois fin et long. Il existe aussi un autre outil, utilisé par certaines faïenceries et qui fait débat car elle ne respecte pas les principes de pose traditionnelle : la seringue de remplissage semi-automatique. Élaborée pour leur éviter les allers retours constants entre la pièce et la couleur, elle permet un gain important de productivité, une régularité et une homogénéité dans la pose de l'émail, mais n'est pas appréciée des puristes.
Suivant les faïenceries, la technique dite "du rehaussage" est encore utilisée pour sublimer le dessin. Celle-ci consiste à déposer une couleur supplémentaire (émail à l'essence) sur l'émail à sec pour ajouter du relief et de la profondeur. Ceci demande une grande maîtrise artistique dans le coup de pinceau pour apporter une note majestueuse au dessin. Si le premier coup de pinceau est loupé, il faut tout gratter et recommencer d'où le fait que certaines faïenceries utilisent de moins en moins la technique pour un gain de temps.
La pièce complètement émaillée est cuite une première fois à 750 °C pendant une nuit.
Une opération de retouche, nommée la repasse, a alors lieu pour combler les trous occasionnés par l’éclatement des bulles d’air.
La pièce est cuite une seconde fois à 750 °C. Puis, l’or est posé au pinceau, une troisième cuisson a lieu à 600 °C. Après ces différentes étapes, on passe de la terre de Sienne ou un colorant sur la surface émaillée pour rendre visibles les craquelures ; la pièce est alors terminée.
La décoratrice peut travailler sur le même objet de 30 à 50 heures. Le délai de fabrication d’une pièce simple, comme un chat, est de deux semaines et peut atteindre quatre semaines pour une pièce plus complexe.
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